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Réalisant de plus en plus souvent des mises en scène en extérieur pour des repas de gala avec reconstitution historique, il devenait indispensable d’utiliser des effets spéciaux de cinéma pour “pimenter” le spectacle.

L’exemple le plus classique d’effets spéciaux est de faire tirer un canon et voir quelques centaines de mètres plus loin l’explosion de l’obus sous les pas d’un cheval au galop que son cavalier (cascadeur) fait chuter dans l’herbe.
Le spectacle est extraordinaire, d’un grand réalisme car tout cela se passe à quelques mètres des tables des convives.
J’ai mis plusieurs mois à dénicher un spécialiste en effets spéciaux … Car c’est un véritable métier, dangereux par la manipulation d’explosifs et engins pyrotechniques. Mon spécialiste, qui avait comme référence d’avoir travaillé aux studios de cinéma de la “ Victorine” à Nice, peut se vanter de m’avoir merveilleusement aidé à réaliser mes plus belles mises en scènes, mais aussi de m’avoir gâché la vie avec le danger qu’il nous faisait tous courir par un besoin constant de faire des blagues à son entourage. Manipulant des fusées d’artifice couplées avec des bouteilles de kérosène (bruit et flammes des explosions). Il est facile de comprendre que cet homme était dangereux.

Faire tirer un canon est relativement simple. Il faut mettre un marron d’air (artifice) dans le fût, la mèche dépasse, l’artilleur l’allume et le canon tire. Pour l’explosion, un autre marron d’air ligaturé à une bouteille en plastique de kérosène, enterré sous l’herbe relié par des fils (aussi enterrés) à un clavier dans les coulisses où le spécialiste établi le contact.

Comme vous pouvez l’imaginer rien n’est laissé au hasard. Les emplacements des explosions sont repérés à l’avance par les cavaliers cascadeurs et toutes les actions sont prévues dans la mise en scène. Ce qui n’était pas programmé, était l’animosité de mon spécialiste contre le chef de mes cascadeurs qui chutait avec son cheval dangereusement ou trop tôt ou trop tard, car le spécialiste avait fait exprès de décaler l’explosion.

Par Helen Louis