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Un des plus beaux repas a été organisé à La Rochelle, ou pour 800 personnes j’ai reconstitué la mise en scène du fameux siège. Les tentes des convives sont dressées dans une grande prairie au bord du chenal et face aux deux tours qui commandent l’accès au Vieux Port. L’action se déroulera sur le chemin de halage le long du chenal devant les tentes, à l’emplacement de l’actuel parking Saint Jean d’Acre de l’autre côté du chenal et sur les deux Tours.

Le scénario fut très difficile à mettre au point… Moi le papiste d’Avignon relatant des faits s’étant passés dans le fief protestant de La Rochelle. Guerre de religion ou les pires horreurs furent commises particulièrement par les catholiques qui n’hésitèrent pas à faire mourir quelques milliers de personnes.

Sur les conseils éclairés de l’historien de la ville et pour ne froisser personne je suivrai la réalité historique pas à pas. Je dispose pour cela d’un très grand espace scénique malheureusement coupé en deux par le chenal.

Voulant respecter mon budget « éclairages », je décide avec Claude, mon éclairagiste chéri, d’installer la plus grande partie des projecteurs dans une vieille barcasse amarrée au quai du chenal. Effectivement, à la tombée de la nuit, à l’arrivée des convives, c’est très beau. Le repas spectacle commence, je suis accaparé par tous les détails de la mise en scène mais soudain je me rends compte que les projecteurs ne sont plus à la bonne hauteur : « Claude, je ne sais pas ce qu’il se passe, il faudrait relever les projos… Ce ne sont pas les projos qui baissent, c’est la flotte !… Habitués à notre grande bleue, nous avions totalement ignoré les marées de l’océan et, renseignements pris, nous avions ce soir droit à une des plus basses de l’année ! En quelques minutes, les éclairages changent de place et je modifie totalement le timing des scènes. Une des actions principales devant se passer sur le chenal en fin de spectacle, je la fait démarrer immédiatement et elle se déroule normalement. A l’heure prévue initialement, il n’y avait plus une goutte d’eau dans le chenal…

Par Helen Louis